26-11-2009 | BIATHLON


Biathlon - Pour ses 30 ans, Sandrine BAILLY se confie

"Avec l’expérience, maintenant je sais réagir quoi qu’il arrive." glisse la chef de file des biathlètes française qui hier, jour de la Sainte Catherine a soufflé ses 30 bougies. Confessions ...

Sandrine, te souviens tu de ton jour de naissance, disons de ce que l'on t'en a raconté ?
Je crois qu’il faisait à peu près le même le même temps que ce 25 novembre ! C'est-à-dire une belle journée, douce et agréable..

Durant ton enfance, tu étais quel genre de fille ?
Je n’étais pas une fille modèle. J’étais plus introvertie et renfermée sur moi-même, ayant même du mal à communiquer. Sinon, je travaillais assez bien à l’école mais je n’étais pas une fille modèle.

L’arrivée de ta sœur puis de ton frère a changé quelque chose ?
En fait, ma sœur est arrivée trois ans et demi après. J’était tellement petite que ça ne m’a rien changé. Je ne m’en suis pas rendue compte. Après, c’est sur que c'est sympas d’avoir une petite sœur et un petit frère ...

Ca implique quoi d’être La grande sœur dans une famille ?
Il y a toujours un rôle protecteur. L’envie que ça se passe bien pour ma sœur et mon frère.

Tu penses avoir servi de modèle ?
Je ne sais pas. J’ai entamé une carrière sportive, ça a donné envie. Avec mes résultats, ça leur a donné aussi envie de faire pareil même si maintenant ils tracent leur propre voie.

Tes parents te suivent toujours de près. Ton papa, Maurice, a joué un rôle important, tu peux nous expliquer ?
Quand j’étais petite, mon père, c’est lui qui m’emmenait à l’entraînement. Au début, moi puis avec mon frère et ma sœur. Très tôt, j’ai accumulé des heures en endurance. Avec lui on partait jamais pour une heure ou une heure et demie. C’était toujours deux heures ou plus. Très tôt, avec mon père, j’ai eu ces bases d’endurance autour de chez moi dans le Valromey. Chaque fois que l'on était en vacances, je partais quasiment tous les jours à l'entraînement le matin avec lui.

Tu appelais ça déjà de "l’entraînement" ?
Oui ! Je me suis lancée très vite dans le ski de fond en compétition. Mon père m’a donné une approche de haut niveau. Ce n’était pas un loisir, c’était déjà une approche de la compétition.

Après, ce sont tes premières sélections régionales ?
J’ai le souvenir que j’étais en ski de fond au comité du Lyonnais Pays de l'Ain. Je faisais les courses régionales mais je n’avais pas de repères au niveau national.

Tu te souviens de personnes qui encadraient les groupes dans ces années ?
J’ai oublié les noms des coureurs !!! En fait, je mélange un peu les époques ! J’ai eu mon père assez longtemps puis Pascal ETIENNE lorsque je suis rentrée au lycée de Nantua.

Ta première sélection à la FFS, elle te laisse quel souvenir ?
Je m’en souviens, c’était en 1996 ! La FFS a eu une politique de jeunes avec une grosse sélection suite aux Jeux de Nagano. Cela m’a permis de rentrer en équipe avec Christophe VASSALO. Du coup, c’est là que j’ai attaqué le biathlon et j’en suis jamais sortie. C’était bien car sinon, je ne sais pas si j’aurait été sélectionnée en équipe de France et du coup, j’aurais peut-être continué dans le ski de fond. Je n’étais pas encore bien décidée à cette époque.

Tu étais dans quel lycée ?
J’étais au lycée de Nantua, en sport-études. C’était un lycée normal sauf que l’on avait plus de sport dans la semaine. Il n’y avait rien d’aménagé du tout ! Le sport, c'était en plus des études !!! J’y ai appris les bases là bas avec Pascal ETIENNE et Mr GUILLONNET, celui qui s’occupait de la section ski études et qui m’a suivie tout le lycée.

Et après le bac ?
J’ai choisi une voie plus aménagée. Je suis allée à l’IUT d’Annecy. Il fallait que je trouve quelque chose d’adaptée à ma progression et mes objectifs.

Après il y a eu l’Ecole Militaire de Haute Montagne …
Là je m’en souviens ! Je sortais des années junior. J’avais postulé pour rentrer à l’armée et je savais que je n’étais pas la seule. C’est le Capitaine Pierre POUSELER qui m’a fait confiance en me recrutant.

15 années de compétition, c’est la moitié de ta vie ?
Oui !!! Là, j’ai 30 ans. J’ai débuté la compétition de biathlon à 15 ans !

Cela ne te parait pas long, 15 ans de compétition ?
Non … tout s’est enchaîné normalement. Chaque année a été différente. Normal. Je ne pense pas que le temps soit passé plus vite que pour une vie normale.

Le temps, ton temps, sur quelles performances s’est-il plus particulièrement arrêté ?
Chaque fois que j’ai fait un gros résultat !!! Je me souviens particulièrement de Kanthy Mansysk en 2003 (Championne du Monde de poursuite). Je me souviens particulièrement d’arrivée de relais car avec les filles on a eu des médailles. Ca se jouait souvent sur mon dernier relais. C’était pas gagné d’avance à chaque fois et ce sont ces beaux moments passés ensemble qui me reviennent. Je ne me souvient pas de tous mes podiums en coupe du monde (39 au total) mais de mes 20 victoires, si, quand même !

Ta maman (Marie Claire) me disait qu’elle t’avait trouvé encore plus professionnelle et pointue cette année. Tu confirmes ?
Je pense que j’ai fait attention. Comme je sors d’une année où j’ai eu des soucis, j’ai été vigilante. Quand on sors d’une année difficile, on a pointé tout ce qui n’a pas fonctionné. J’espère ne pas avoir oublié grand-chose.

30 ans, est-ce l’année de la maturité ?
Je ne peux pas dire … Je suis incapable de dire comment va se passer cette trentième année. C’est certain que je suis plus mature à 30 qu’à 20 ans !!! Enfin, j’espère !

30 ans, c’est encore la fougue de la jeunesse ou déjà l’expérience des anciens ?
Je ne suis plus ce que j’étais à 20 ans où je fonctionnais à l’instinct. Je me pose plus de questions qu’avant. Avant, c’est simple, on est jeune et on fait que progresser presque naturellement puis personne ne nous attend. Ca reste facile. Après quand on commence à faire des résultats, qu’on est plus attendu, qu’on s’impose des objectifs, là ça devient moins instinctif, moins fougueux. Avec l’expérience, maintenant je sais réagir quoi qu’il arrive..

Dans l’avenir, comment est-ce qu'elle se voit Sandrine BAILLY ?
Comme j’ai été nomade toutes ces années de compétition, je serai contente de me poser dans une maison mais par contre, je ne me vois au foyer qu’à m’occuper de mes enfants car des enfants j’en aurai ! Je pense que je serai active. Je commencerai par autre chose que je connais …

Tu te sens faire autre chose mais dans le biathlon ?
Dans le biathlon, ça c’est sur que non ! Pas toute ma vie dans le biathlon. J’ai besoin de changer. La vie d’un entraîneur est aussi mouvementée que celle des coureurs !!! Mais j’accepterai volontiers de venir sur des stages ou des rassemblement pour donner des conseils à des jeunes. Mais je ne ferai pas que ça de ma vie car j’ai besoin de me lancer ailleurs.

Des projets ?
Oui, j’ai déjà des projets car le jour où on stoppe sa carrière, on démarre une autre vie et tout doucement je me prépare à ça.

De projets, Sandrine compte bien en réaliser cet hiver. D'ailleurs, elle sera à la tache dès mercredi prochain, le 2 décembre pour la première épreuve de la coupe du monde de biathlon.

Bon anniversaire, Sandrine !

C.S.

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